Qui dit Burn out ou épuisement professionnel (mais aussi personnel) dit dans la majorité des cas travail / emploi.
Et c’est en général une grosse partie de notre temps qui nous donne aussi la possibilité de nous accomplir.
Et qui dit qu’on ne se sent pas ou plus à sa place au travail dit qu’on n’arrive petit à petit plus à donner du sens à ce que l’on fait.
→ On pense donc tout naturellement à la reconversion, ou au moins au changement de poste / de service.
Et c’est tout à fait légitime, ça reste même une solution sur du court/ moyen terme si nos attentes sont comblées en terme de conditions de travail.
MAIS :
- Le Burn out, ce n’est pas une fatigue de notre poste, parce qu’on en aurait fait le tour, ou parce qu’on aurait envie de changer de compétences, évoluer etc. Parce que dans ce cas en effet le bilan de compétences suffit.
- Le Burn out, c’est perdre sa santé sur le long terme, littéralement, car on se trouve dans un environnement qui ne nous convient pas, qu’on se retrouve dans des situations qui ne correspondent ni à nos aspirations (personnelles ou professionnelles), ni à nos valeurs.
- C’est aussi parce qu’on est souvent dans des relations avec les autres qui nous demandent de nous sur-adapter, de lutter, d’être en conflit interne, voire en conflit tout court.
- Le Burn out, ce sont des facteurs de stress, de vulnérabilité qui nous font « replonger » dans un état de stress ou d’anxiété intense et invivable.
C’est aussi et avant tout UNE PERTE DE SENS TOTALE.
On priorise alors le changement de travail car on cherche une porte de sortie au plus vite, et c’est une bonne chose.
Je l’ai moi-même fait et ça m’a permis de rebondir…mais j’ai rechuté.
Cela m’a aidée à l’instant T et à défaut de savoir par quel bout prendre le reste, c’était déjà pas mal.
Après mon premier Burn out, j’avais pris le taureau par les cornes en me disant que j’allais sérieusement définir le domaine qui me correspondait le mieux, les conditions de travail que je souhaitais, définir ce qui était non négociable pour moi.
Et honnêtement, j’ai trouvé le poste idéal selon ce petit bilan de compétences que j’avais fait pour moi-même: domaine d’activité, horaires, missions du poste, salaire…
Ça n’a pas empêché la rechute.
Pourquoi ?
Parce que je m’étais posé les bonnes questions sur la question de l’emploi et de mes compétences sans travailler en profondeur les bases de qui j’étais et qui je suis devenue : mon fonctionnement de base, les répercussions de mon état de santé et la gestion des moments de rechute, ma relation aux autres, mes « combats », la place que j’avais envie de prendre etc etc.
C’est bien de travailler sur ses « valeurs », mais on ne peut pas juste se demander : « qu’est-ce que j’aime dans la vie ? » « qu’est-ce qui me porte réellement ? » « pour quel type de poste je suis faite ? » ça ne suffit clairement pas.
Car il y a des choses qui ne dépendent pas de nous : dans la définition des missions qui nous sont confiées, dans les relations avec notre hiérarchie, avec nos collègues, dans les possibilités que nous avons pour… NOUS ACCOMPLIR. Besoin essentiel pour tous, peu importe la manière dont on s’y prend.
- A mon sens, l’enjeu est ici : est-ce que le fait de s’accomplir ne peut dépendre que du travail ?
- Est-ce qu’il ne vaut pas mieux investir dans sa propre boussole d’abord, dans le sens : – sur ses caractéristiques de fonctionnement (négociables et non négociables), – sur nos aspirations et valeurs qui dépassent un simple contexte de travail, – sur nos capacités à développer de la flexibilité / de l’adaptation pour faire face aux fluctuations dans les différents domaines de nos vies ?
En somme : je propose de changer d’angle de vue, de faire un pas de côté par rapport au travail dans le cadre du Burn out, et de le voir comme un attribut de nos vies,adaptable, plutôt qu’une finalité à l’accomplissement personnel.
Sans quoi le rétablissement risque d’être sans cesse remis en cause.