« Tu fais quoi dans la vie ? » « Tu travailles en ce moment ? » « Ton boulot se passe bien ? » « Ca te plaît toujours ? »

« T’es en arrêt maladie?! » « Tu t’ennuies pas trop ? Tu fais quoi toute la journée chez toi ? » « Je ne pourrais pas moi… »

Peu importe le travail que l’on exerce, le fait d’être en poste et de savoir quoi répondre à la question « qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » permet d’avoir une place dans la société. On sait où on se situe et ce qu’on représente.

Lorsque j’étais infirmière et que l’on me demandait ce que je faisais comme métier, même si j’étais parfois mal dans mon poste, je savais que j’étais tranquille en répondant « je suis infirmière ».

On me répondait souvent : « Ah super ! C’est vraiment un beau métier ». Et honnêtement, moi j’étais tranquille, parce que peu importe ce que je vivais en tant qu’infirmière, j’étais automatiquement validée et je n’avais pas à me justifier. C’est tout simplement confortable.

Mais lorsque je me suis retrouvée en arrêt maladie lors de mon Burn out, je culpabilisais, j’avais du mal à savoir où je me situais, quelle était ma place. J’avais honte aussi lorsque l’on me demandait « tu travailles toujours au même endroit ? » « alors le boulot ? »

Tout ça non pas pour me victimiser, mais pour faire un constat assez triste : le Burn out, surtout lorsque l’on est en arrêt maladie, c’est une petite mort sociale.

On perd un repère essentiel : qui l’on est dans la société, notre contribution à celle-ci, notre place sociale.

Alors comment on fait pour faire face à cette situation inconfortable ?

  • Déjà, même si c’est difficile, garder en tête que souvent, les gens ne font pas exprès d’être maladroits, ils ne vivent certainement pas la même situation que vous. Et comme souvent, tant qu’on n’est pas confrontés à une situation, on ne prend pas pleinement conscience des tenants et des aboutissants.
  • Ensuite, c’est normal de se sentir perdu(e) lorsque l’on perd le repère de la place sociale. C’est humain : on a besoin de savoir qui l’on est et où est-ce qu’on se situe.
  • Enfin, et c’est le plus important, concentrons-nous sur la question la plus importante : quel est l’objectif de l’arrêt maladie dans le cadre du Burn out ?

→ BURN OUT = brûler, se consumer.

Ça n’est pas tenable, nous sommes beaucoup à dire « je ne me sens pas de retourner dans ce post, c’est hors de question, ça me fait paniquer rien que d’y penser ». Donc on appuie sur la touche « ARRÊT D’URGENCE ».

Lorsqu’il y a Burn out, il y a une réelle urgence, l’urgence de ne pas aggraver son état de santé. Si quelqu’un fait une chute et a une fracture ouverte, il est évident que nous allons tout arrêter pour appeler de l’aide et l’accompagner pour qu’il se fasse soigner.

Pour le Burn out, c’est pareil, sans exagération. Sauf que ça ne se voit pas toujours de l’extérieur et qu’il est difficile d’anticiper les conséquences (souvent bien plus lourdes que ce que l’on pense).

L’arrêt maladie, c’est aussi le point de départ de son processus de rétablissement.

=> S’arrêter, s’autoriser à lâcher ce à quoi on s’accroche souvent en vain, prendre du recul, se faire aider pour remettre les choses à leur juste place, se replacer à sa juste place et envisager de nouveaux des projets d’avenir.

Comment vivez-vous cette perte de repère au niveau social ?