Les deux meilleurs conseils que je pourrais donner à des personnes qui ont besoin d’aide au niveau psychologique seraient :
1- Attention aux stratégies de lutte et d’évitement.
Sur le long terme, ça ne fonctionne jamais et pire, cela aggrave nos conditions de vie.
C’est comme de boire de l’eau non potable lorsque l’on a très soif : sur le coup, ça désaltère, et après…
2- Agissez le plus possible en fonction de ce qui a du sens dans votre système de valeurs personnelles, c’est la meilleure boussole qui existe.
Et comme c’est beau sur le papier mais que ça reste assez vague, voici quelques exemples :
Pour les stratégies de lutte et d’évitement, je ne vais pas y aller de main morte mais je vais essayer de mettre un peu d’humour, le but n’est pas de vexer qui que ce soit mais je ne suis pas pour renforcer l’évitement 😉
J’observe beaucoup de personnes aujourd’hui qui ont des comportements qu’ils pensent rigoureux alors qu’ils sont plutôt rigides, avec une hygiène de vie qui se veut irréprochable.
Par exemple, les personnes qui boivent 3,5L d’eau par jour, qui font 20 000 pas, qui mangent du brocolis et quelques amandes pour la « gourmandise » et qui font 3h de muscu par jour.
Ces personnes vantent souvent les mérites de leur routine idéale à laquelle s’ajoutent les bienfaits des 30 minutes de méditation et les 3 fois 5 minutes de cohérence cardiaque par jour sur leur stress, leur estime d’eux-même et des objectifs incroyables qu’ils arrivent à atteindre chaque jour (comme faire une to-do list impeccablement écrite de toutes les couleurs qui recensera :
* faire les 20 000 pas,
* manger du brocolis,
* manger de façon gourmande quelques amandes et surtout lâcher prise … je m’arrête là vous avez compris l’idée 😉
Une fois de plus, je caricature (un peu) !
Bien-sûr que tout n’est pas à jeter à la poubelle et que c’est toujours plus satisfaisant que de rester au fond de son lit à subir sa souffrance de plein fouet sans avoir l’impression d’avancer.
Mais sur du long terme, ça ne fonctionne pas.
Pourquoi ? Car c’est une manière de lutter contre ce qui nous fait peur : le rejet, la perte de contrôle, l’abandon etc.
Le rejet de ceux qu’on essaye de séduire, la perte de contrôle de nous-même, l’abandon de ceux qui nous sont chers ou de ce qui nous est cher.
Le moteur, la motivation de ces comportements ne sont donc pas d’avoir une vie satisfaisante, qui a du sens à nos yeux, mais plutôt de tenir à distance la peur.
On en vient donc au 2e conseil : agir le plus possible en fonction de ce qui a du sens pour nous.
Ca paraît simple, beaucoup en parle aujourd’hui mais peu de gens sont objectivement satisfaits et heureux de :
– leur travail
– leur couple ou leur vie affective
– le rythme de leur quotidien
– la manière dont ils s’accomplissent personnellement etc
Je n’ai pas de recette magique, et d’ailleurs il n’en existe pas… ni le fait de manger 5 fruits et légumes par jour, ni le fait de méditer chaque matin, ni le fait de faire des affirmations positives devant son miroir (ou de se mentir à soir-même plutôt ? )
Toutes ces choses, au mieux, sont des conséquences positives d’un travail profond qui permet de ne pas avoir à se forcer de manger correctement, ne pas se dévaloriser constamment, ne pas avoir de difficulté à sortir de chez soi pour bouger un peu etc, mais ne sont pas à prescrire en cas de dépression ou d’épuisement ou autre souffrance psychique.
Elles ne sont évidemment pas à bannir, ce n’est pas tout blanc tout noir, mais elles ne sont pas la solution.
Ce qui a du sens, c’est de savoir que l’une de nos valeurs les plus fortes est par exemple : celle de la famille.
Que nous avons envie de photographier dans notre mémoire des souvenirs précieux avec nos proches, des moments de partage intenses qui nous rendront pleinement heureux et sans rancoeur sur notre lit de mort.
J’y vais un peu fort oui mais si on y réfléchit bien, peut-être que l’ultime question à se poser est celle-ci :
Qu’est-ce que je souhaite avoir accompli à la fin de ma vie ?
Attention ! Pas de « je souhaite avoir gravi 6 fois le mont blanc » ou « être l’acteur principal dans un film avec Robert De Niro »;)
Je ne parle pas de rêves utopiques ou même, pardon de le dire, immatures, mais bien d’accomplissement personnel réel et sérieux.
Comment je souhaite me souvenir de ma vie ? Que les autres se souviennent de moi ?
Sur quoi j’ai envie de passer plus de temps ? Et moins de temps ?
Ce n’est pas un exercice si simple qu’il n’y paraît, car il demande de l’honnêteté envers soi, et de ne pas plonger dans des stratégies de lutte ou d’évitement 😉
Et ça, c’est la première étape d’un long combat entre son soi d’avant et son soi d’après, lorsque notre système de valeurs est bien défini.