Je pense que l’on peut tous constater avec désolation le fait que tous les domaines de l’emploi, à tous niveaux de compétences, sont touchés par l’épuisement et la perte de sens (et de bon sens notamment).

Le bon sens est remplacé par les protocoles et la rigidité : traces écrites de chaque fait et geste, tout est fait non pas pour produire un résultat intelligent et adapté, mais pour se protéger d’un éventuel danger de responsabilité.

La prise de risque et la créativité (utilisés à bon escient) sont remplacés par l’automatisme et l’application de tâches « bêtes et disciplinées », dans beaucoup de cas.

Au niveau des relations sociales au travail (comme dans la société en générale), qui dit perte de bon sens et peur des responsabilités dit climat de méfiance, de tensions et de concurrence.

Ça ne fait pas rêver je suis bien d’accord mais c’est une triste réalité à laquelle il faut pouvoir faire face.

J’entends souvent « il faut que je prenne plus de recul », « il faut que je lâche prise, c’est comme ça »… on ne prend pas du recul ou on ne lâche pas prise simplement en forçant son cerveau à nous obéir.

Alors comment on fait ?

Voici quelques solutions, en toute humilité, car je pense, comme souvent, qu’il n’y a pas de remède magique et qu’il vaut mieux opter pour des solutions susceptibles d’être stables et pérennes.

En période de grande vulnérabilité, c’est une bouée efficace.

1- Prendre des vacances régulières.

Étaler les congés plutôt que de prendre de longues vacances cumulées.

L’intérêt est assez évident : il s’agit de couper régulièrement, d’avoir des perspectives de temps de travail digestes, et d’investir son temps libre différemment car il devient plus régulier.

2- Prendre des postes en horaires coupés ou prendre plusieurs emplois.

Attention je ne dis pas de se surcharger avec plusieurs emplois qui demandent une organisation quotidienne pénible.

Mais c’est une vraie solution lorsque cela est possible, qui permet de s’investir de façon plus juste et pragmatique :

– on priorise mieux, on fait preuve de bon sens plus facilement,

– on a souvent de meilleurs relations professionnelles,

– on n’est beaucoup moins envahis par l’organisation parfois lourde, l’ambiance de travail chargée etc.

3- Diminuer son temps de travail.

Ce n’est pas possible ni même souhaitable pour tout le monde évidemment, mais j’ai constaté par exemple, que les parents qui ne travaillaient pas le mercredi, envisageait leurs semaines bien différemment.

Ils ont une coupure très appréciée, prennent plus de recul, ont d’autres projets et d’autres occupations.

4- Organiser son temps libre en fonction de ce qui a de la valeur à nos yeux, qui nous porte et qui nous décentre de nous-même.

La famille, la culture, la lecture, les amis, apprendre de nouvelles choses…

C’est souvent la partie la plus délaissée finalement, ou investie de manière inefficace : les obligations prennent le dessus sans être suffisamment priorisées, on en profite pour décharger de manière inadaptée (coucou les réseaux sociaux et le contenu abrutissant), on compense par des stratégies d’évitement…