Qui dit : mal-être psychologique, stress, anxiété, épuisement… dit : stratégies d’évitement.
En tout cas il y a de très fortes chances.

Pourquoi ? Pour soulager, contrôler, réguler ce qui nous envahit mentalement.

Un exemple concret :

→ Je suis mal dans mon emploi, je ne trouve plus de sens dans ce que je fais, je ne me retrouve pas dans les valeurs qui sont importantes pour moi avec mes collègues, ma hiérarchie n’est pas aidante du tout… et je pense que la reconversion professionnelle est la super solution à cette perte de sens. Je m’investis totalement là-dedans tête baissée.

Je fuis dans un autre poste en y mettant un espoir démesuré, espoir que la vie soit « gentille » avec moi et me donne accès à un quotidien bien plus heureux que ce que je vis actuellement.

Ce n’est pas la reconversion le problème dans cet exemple, il peut même être la solution.

Le problème c’est de ne pas effectuer de travail de recherche de ses priorités, de ce qui est négociable, de ce qui ne l’est plus, d’apprendre à enrayer l’épuisement, de se construire un « plan de soin » efficace pour les périodes complexes et de se concentrer sur des valeurs sûres sur du long terme qui change toute l’intention.

Qu’est-ce qu’une stratégie d’évitement et à quoi sert-elle ?

→ c’est un comportement, conscient ou inconscient, qui sert à soulager une souffrance tels que le stress, l’anxiété, la peur, la perte…

→ elle sert à contrôler, ne pas être confronté de façon trop violente à la problématique à l’instant T, c’est-à-dire sur du court terme.

Et uniquement sur du court terme.

Pour donner quelques exemples : hypersomnie (dormir excessivement), hyperphagie (manger de façon compulsive), procrastination, investissement excessif dans des tâches comme le ménage, les loisirs, le travail etc.

La liste n’est pas exhaustive évidemment, mais les exemples cités démontrent qu’il y a un risque de dysfonctionnement qui peut toucher toutes les sphères de la santé : le sommeil, l’alimentation, l’accomplissement personnel, le rapport aux autres…

Si les stratégies d’évitement permettent de soulager une souffrance, quel est le problème ?

C’est que ça ne fonctionne jamais sur du long terme.

Sur du court terme, c’est une très bonne illusion : on a la sensation d’éviter un danger, de repousser une souffrance, de se protéger. Utilisé à bon escient, c’est-à-dire de façon ponctuelle et occasionnelle, l’évitement peut être tout à fait bénéfique.
→ Par exemple, prendre un anxiolytique une fois lorsque l’on prend l’avion pour aller voir sa famille peut permettre de passer cette épreuve sereinement, épreuve qui reste ponctuelle, extra-ordinaire (dans le sens : inhabituelle) et qui n’handicapera pas le quotidien de la personne.

Sur du long terme, à force de mettre la poussière sous le tapis, ça créé de sacrés moutons.

En somme, le problème grossit, la souffrance augmente et les stratégies deviennent un mode de fonctionnement quotidien, automatisé et rigide.

Est-ce que c’est une vie d’être quotidiennement confronté à la peur, l’anxiété, le stress, et de mettre régulièrement de l’énergie dans des actions qui visent l’évitement, au détriment de temps qui pourrait être passé à nourrir des projets (de famille, professionnels, de passion etc), des relations, de bien-être général ?

L’enjeu est d’apprendre à maîtriser sa vie plutôt que de chercher à la contrôler.

Contrôler c’est : faire preuve de rigidité tant dans sa façon d’aborder les situations que dans la façon d’y faire face, s’effondrer face à une sensation de perte de contrôle, être dans la peur et la lutte plutôt que dans la recherche d’une vie réellement satisfaisante.

Maîtriser c’est : être en capacité de s’adapter aux différentes situations (le plus possible en tout cas), garder de l’esprit critique et du recul, savoir se recentrer sur ses priorités et ses valeurs quoi qu’il arrive, mettre en place des projets qui ont du sens pour soi.